Les choses immuables me rassurent.
Elles sont comme une présence familière au milieu d’un destin chaotique et incertain.
Les photos que je prends ne témoignent pas de leur temps. Les instants qui les composent sont bien souvent évanescents ou furtifs et ne cherchent ni l’anecdote ni le grandiose.
J’aime croire que ces images invitent au calme, à la paix et à la méditation. Si elles paraissent statiques, c’est qu’elles sont sereines. Si elles semblent simples, c’est qu’elles nous racontent que l’univers est un équilibre.
Elles me rappellent que malgré l’effritement de tout ce en quoi je crois, il reste des piliers qui ne bougeront jamais.
La mer, le cycle de la nature, le ciel, les éléments… ces choses immuables.
Mon métier de réalisateur m’a appris à regarder le monde plus attentivement. Le plaisir scopique est au coeur de ma vie : regarder, voir, observer avec les yeux.
On dit d’une personne qu’elle est photogénique, mais il existe le même phénomène pour les lieux.
Parfois, les formes et les lumières s’arrangent dans notre champ de vision pour faire sens et créer une image qui fonctionne. Ce sont ces alignements particuliers qui me fascinent et que je cherche continuellement. C’est ce que la photographie peut offrir de plus authentique.
Je travaille presque toujours avec la même pellicule, le même boitier et le même objectif.